Cinq heures du matin, une cloche résonne profondément dans la campagne paisible.
Je me réveille tranquillement avec mes trois autres compagnes de dortoir.
Nous passons une tenue confortable et des sabots sur nos chaussettes.
Dans le silence et le calme absolu nous nous dirigeons pas à pas vers la salle de méditation de l’autre coté du parc. La verdure frissone sous la rosée glacée, les fleurs de lotus sur le lac sont encore endormies. La clair-obscurité de l’aurore donne des allures de Monet à ce tableau bien réel.
En arrivant à la porte et sans précipitations, j ‘entre , joins les mains et m’incline respectueusement vers le bouddha. Il domine la pièce avec bienveillance. J’otte mes chaussures, choisie le zafu sur lequel je vais pouvoir m’instaler. Alignée face vers le mur j’attend assise que les derniers retraitants arrivent et s’asseillent en silence aux places encore disponibles.
La cloche est invitée, une fois, puis trois fois encore. La méditation peut commencer. J’inspire profondément et me focalise sur l’air frais qui entre par mes narines, j’expire calmement et observe l’air tiède qui ressort à présent. Peu à peu une onde de bien être m’envahit, des vagues tièdes succéssivent m’innondes à mesure que ma respiration se fait plus profonde. Mon dos et mes épaules sont bien droits et je commence à ressentir l’énergie des personnes qui m’entourent. Je perçois à présent comme un souffle chaud et envellopant. Nous ne formons plus qu’un. La serenité m’habite totalement, je n’ai plus aucune tension dans le corps. La cloche est invitée une fois, j’ouvre les yeux, la cloche est invitée une seconde fois, je décroise mes jambes et masse mes chevilles légerement engourdies, la cloche est invitée pour la troisième fois , nous nous levons et saluons repectueusement le bouddha.
Tous les matin depuis que la retraite a commencé, je m’émerveille. Trois quarts d’heure assise en tailleur, sans bouger, les yeux mi-clos et pourtant, l’ impression que cela n’a duré que quelques minutes. Délicieux.
Cassandre
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire